Notre visite de « rentrée » à la Réserve s’est déroulée sous le signe de la chaleur ! Nous nous serions crus au bord de la Méditerranée plutôt que près de l’Eau d’Heure …
Première constatation, pas de gros déchets sur le parking devant la réserve, juste des traces hélas bien visibles des visiteurs de la carrière inondée, qui apprécient une bonne trempette par cette canicule mais laissent des traces peu agréables de leur passage … Une solide éducation de nos jeunes au respect de LEUR environnement reste vraiment indispensable.
Par contre pratiquement pas de déchets dans la Réserve, que voilà une bonne nouvelle !!!
Deux blocs de brèche calcaire ont été déplacés à gauche du talus, nous n’avons cependant pas relevé de trace de passage de l’autre côté.
Nous avons profité de notre visite pour faire un petit inventaire des travaux éventuellement à réaliser lors de gestions futures.
Premier arrêt en face des petits fours à chaux (Fauconnier) proches de l’entrée. Ils disparaissent lentement derrière une végétation dense où dominent les ronces. Il serait judicieux d’éliminer ou tailler aussi quelques arbres, afin de rendre ce lieu intéressant, plus convivial pour les visites guidées. Limiter aussi la végétation qui pousse au-dessus des fours, elle risque en effet de déstabiliser à la longue l’appareil de pierres.
Autre observation : il reste de nombreux buddleias, malgré l’arrachage intensif effectué par l’antenne Solidarcité de Jodoigne en avril dernier.
… Bonne nouvelle ! Le Criquet à ailes bleues est bien présent sur l’esplanade, déjà sur le sentier après les fours à chaux Fauconnier, de quoi nous motiver à maintenir certaines zones bien dégagées sur le site qui présente en outre pas mal d’espèces intéressantes liées aux milieux calcaires : Erythrée petite centaurée, belles stations d’une élégante graminée : Calamagrostis epigejos, l’odorante Ditrichia graveolens et une petite « Dent de lion », sans doute Leontodon hispidus.
Dans le ciel, un Héron passe lentement et la Bondrée apivore déjà signalée le 7 août dernier tournoie avant de descendre vers les arbres qui bordent l’Eau d’Heure.
Les ligneux situés devant la falaise côté est (peupliers américains, bouleaux, saules) ont recommencé à s’étendre. Ne faudrait-il pas penser à dégager le pied de ce bel abrupt ?
Comme il falla it s’y attendre, vu la sécheresse des dernières semaines, les mares temporaires se sont toutes asséchées, laissant voir un fond argileux craquelé. La mare « au camion » est à présent bordée de massettes (ça c’est chouette !).
Des vieux bois d’une précédente gestion ont été stockés sur le fond de la mare située derrière les fours à chaux monumentaux, ce serait bien de les évacuer avant que l’eau n’y revienne.
Il reste par contre de l’eau dans la mare du côté de la falaise ouest, jouxtant la ligne SNCB. Nous y observons de nombreux alevins, dont certains font plus que 3 cm (s’agit-il de vairons ? Un risque pour les futurs têtards ?). La phragmitaie continue à s’y étendre et quelques plantains d’eau sont encore en fleurs. De jolies libellules virevoltent au-dessus de la surface : aeschne bleue et d’autres, couleur bleu ciel ou rouge, à identifier l’an prochain !
La grande phragmitaie, vers le fond de l’esplanade, continue à s’étendre. Nous avons entendu quelques « ploufs » de grenouilles vertes à notre approche de la mare permanente, également visitée par de grandes aeschnes bleues. Plus de trace de « notre » rousserolle effarvate …
L’eau résurgente de la falaise continue à s’écouler malgré la sécheresse, inondant l’espace entre les deux phragmitaies. Une algue le colore d’un vert vif. Des massettes commencent à s’y installer.
Tout au fond de l’esplanade, quelques criquets à ailes bleues sautent devant nos pas, ouvrant leurs ailes bleu ciel l’espace d’un instant. Il reste encore beaucoup de petits ligneux à enlever, si on veut leur garder un milieu accueillant. Les onagres, carlines et inules conyze terminent leur floraison, mais de minuscules érythrées petite centaurée montrent encore de pimpantes fleurettes roses.
En tout, une douzaine de plantes étaient encore fleuries. En plus de celles déjà citées : mouron rouge, vesce commune, picride fausse épervière, millepertuis, épilobe à petites fleurs, eupatoire chanvrine,
La végétation repousse intensément le long du sentier qui longe la voie de chemin de fer, il y a hélas beaucoup de ronces et de buddleias, mais aussi des épilobes (en épi et hirsutes), du mélilot blanc, quelques frênes. Mais heureusement pas de renouée du Japon !!!
Le sentier latéral aménagé avec Solidarcité est toujours bien visible, garni de broyat … mais gare aux ronces qui ont tendance à vouloir s’y implanter ! Un petit coup de houe ne sera pas superflu !
Nous avions craint que la tranchée de drainage destinée à éviter l’inondation permanente du sentier ne fasse trop baisser le niveau de la mare juste à côté (celle où niche la rousserolle !), mais l’eau n’y coule que faiblement pour le moment et son fonds est tapissé de graminées et de véroniques des ruisseaux.
Nous arrivons au sentier construit en avril avec une équipe de jeunes de Solidarcité. La passerelle de traverses SNCB offre un passage confortable par-delà le fossé. Le sentier construit dans le versant est praticable mais un peu raide au début et surtout vers le dessus : un remaniement est à prévoir dans les prochains mois (création de paliers, reconfiguration de la partie supérieure). Quelques ronces le traversent au ras du sol et un saule est tombé en travers. Il a été tiré sur le côté mais il faudra le tronçonner.
Arrivés en haut du sentier, à l’entrée de la prairie « à papillons », une mauvaise surprise nous attend … les souches de saules et bouleaux coupés lors des gestions en début d’année et par les jeunes en avril ont redonné de denses cépées, refermant le milieu. Même constatation pour la future pelouse calcaire … il faudra revenir tout bientôt avec de puissantes débroussailleuses, tailler plus bas et si possible dessoucher, si on veut arriver à garder ouverts ces deux mileux …
Nous descendons par le sentier herbeux qui nous reconduit à l’esplanade, d’où nous repartons le long de la ligne 132. Plus loin, la mare profonde à droite du sentier laisse aussi entendre quelques « ploufs» de grenouilles …
Un peu plus loin, la station de petites pyroles se porte bien, petites feuilles rondes bien dressées sur le côté du chemin.
La mare « des pêcheurs » au bout de la Réserve offre hélas un spectacle assez désolant : eau glauque et surface mate, déchets épars. La petite mare à droite des gros charmes est à sec. Quant au roncier, il n’y a qu’un mot pour le décrire : impénétrable …
Nous terminons notre exploration par le sentier dégagé avec l’aide des scouts en mars. Impeccable !
Juste avant de remonter vers la rue Bois du Curé, le tuyau orange qui emporte plus loin les eaux usées de la rue offre une vue peu esthétique : la terre ramenée autour de l’évacuation s’est en effet tassée et l’odeur du lieu n’est toujours pas très agréable … Essayer d’y faire des plantations-écran ?
La nature pionnière de ces anciennes carrières ne se porte donc pas trop mal. A nous d’y intervenir judicieusement et par petites touches pour y accueillir un maximum de biodiversité, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues !!!
Eveline KIEVITS