Ce samedi 18 février, les pionniers de la 7ème TO de Mont-sur-Marchienne Haies sont venus prêter main forte pour travailler au niveau de l’accès « Bois du Curé » ainsi qu’aux abords du bras mort de l’Eau d’Heure, situé au fond de la réserve.
Le travail de ces six scouts motivés a consisté à déblayer de nombreux branchages situé dans le chemin d’accès ainsi que dans le jardin d’une riveraine suite à la chute, l’an passé, d’un arbre massif dans le terrain de cette dernière. L’arbre avait été débité et dégagé par du personnel Natagora mais il restait de nombreux troncs et branchages à évacuer.
Le groupe en a profité pour faire un bon ramassage des déchets aux abords du plan d’eau ainsi qu’à proximité de l’entrée du site.
Avec les futurs travaux de rénovation de la rue Bois du Curé et la mise en place d’un véritable égout, cette entrée secondaire gagnera en charme et retrouvera son côté bucolique d’antan.
Après un pain-saucisse rassasiant, les scouts ont pu découvrir la réserve de façon plus approfondie.
On s’est donné rendez-vous sous le viaduc du R3, devant le talus bordant la Réserve. Ils sont tip-top à l’heure : Coraline, qui participe régulièrement aux gestions, et Matteo venu de Bruxelles, tous deux actifs chez Plecotus, pôle « chauve-souris » de Natagora :
La météo est grise, plutôt froide mais sèche … nous prenons sans tarder la direction des fours à chaux qui jouxtent un des versants de l’ancienne carrière des Haies Germaines.
Les deux hautes et profondes arches de briques disjointes offrent de belles possibilités de refuge pour les petites espèces de chauve-souris. La patience des deux chercheurs est récompensée par la présence de petits Murins, d’une Pipistrelle et même d’un Oreillard, bien calé entre deux briques.
Munis d’un casque à lampe frontale et d’une torche électrique, Coraline et Matteo repèrent les petits hibernants sans les déranger. Le flash des appareils photos, trop violent, est cependant à éviter.
Nous prenons ensuite le chemin de la Réserve. Bref arrêt sous les arches des petits fours à chaux. En partie remblayées, elles n’offrent sans doute pas assez de hauteur ni de profondeur pour servir de refuge hivernal aux petits mammifères ailés.
Par contre l’ancien « bunker » où étaient stockés les explosifs de la carrière se révèle riche en découvertes : les briques creuses installées par Natagora il y a quelques années abritent une huitaine de Murins ! L’un deux dort contre le béton, suspendu à une anfractuosité du plafond …
Je laisse Coraline et Matteo explorer les grands fours à chaux qui nécessitent des talents de spéléologues et une prudence de sioux ! Ils y découvriront aussi quelques petits squatteurs (surtout des Pipistrelles) la plupart pelotonnés dans des anfractuosités, ainsi que quelques papillons, attendant des jours meilleurs (voir les photos).
Au total ils auront relevé 37 individus (25 Murins, 1 Oreillard, 11 Pipistrelles), soit 19 de plus que l’an dernier – Coraline en avait alors repéré 18.
Voilà qui est encourageant … Le patrimoine industriel de nos vieilles carrières offre donc un refuge intéressant aux petites mangeuses d’insectes !
Pour en savoir plus sur ces étonnants petits êtres :
Le temps hivernal (mais enfin de saison !) n’a pas entamé nos enthousiasmes : nous sommes 15 en ce dimanche proche de St Nicolas, prêts pour un dernier coup de collier avant un (petit) repos hivernal. Nous accueillons Marc, nouvelle recrue très motivée. Gretel et Isabelle arrivées le mois dernier sont aussi de la partie !
Deux travaux concentrent nos efforts :
La pose des premières marches de l’escalier « Papillon » * qui conduira à l’observatoire.
La plantation de petits arbres récupérés sur l’esplanade sud au balisage de l’escalier « Indiana Jones et à la délimitation de la plateforme panoramique de l’observatoire.
Laissant les travaux de construction aux hommes, sous la houlette de JPC, les dames s’en vont récolter petits bouleaux et saules sur l’esplanade, faisant d’une pierre deux coups : voilà qui libère de l’espace pour les petits chasseurs : Crapauds calamites et libellules, ainsi que pour l’emblématique Criquet à ailes bleues.
Planter le long de l’escalier s’avère assez compliqué et … périlleux, le versant étant très abrupt. Nous faisons notre possible, tassant le chevelu racinaire du mieux que nous pouvons. En espérant que ces plantations seront enfin couronnées de succès, les baguettes de saules enfoncées dans le sol s’étant presque toutes étiolées par manque d’eau cet été …
Nous rejoignons l’équipe masculine, qui avance à grands pas dans la pose des marches : de lourds tronçons de billes sncb, tenues par de solides ronds à béton profondément enfoncés dans le sol granuleux.
Guillaume s’attelle courageusement à la préparation d’une quinzaine de futures marches. Tronçonner les billes de bois dense use complètement la chaine de notre grosse tronçonneuse !
Sept marches sont ainsi posées … il en faudra sans doute le quadruple.
La plateforme est rapidement balisée des petits arbres restants, que viennent rejoindre des mini-aubépines et églantiers prélevés sur place. Nous faisons aussi un sort aux encombrants cotonéasters qui ont pris racine un peu partout.
Philippe et JPD vont avec le tracteur puiser dans un petit stock de granulats de quoi combler les flaques du sentier qui conduit à l’ancienne carrière nord. Etienne fait une dernière fois de l’année la chasse aux « crassounettes » …
Oups, déjà presque midi, il est grand temps de se retrouver autour d’une boisson chaude (ou d’un verre de jus de pommes artisanal). Avec une petite galette au beurre, un trait de rhum « maison » réchauffant … merci St Nicolas !!!
Encore un immense merci à chacun.e, pour ces fameux coups de main, dans la joie et la bonne humeur !!!
Eveline K et Jean-Pierre C – conservateurs
* Papillon = célèbre bagnard français échappé de Cayenne …
Prochaine séance gestion-chantier le dimanche 5 février 2023 – entre 9h30 et 12h30.
Nous vous souhaitons une belle fin d’année ainsi que de lumineuses, douces et goûteuses fêtes !!!
Ils sont arrivés à 9, venant de l’AJMO de Charleroi : 4 garçons et 3 filles encadrés par Léonor et Eva.
Après une courte présentation de la Réserve, nous expliquons le pourquoi des gestions, nécessaires pour maintenir des milieux intéressants comme les esplanades et les mares, et lutter contre des végétaux invasives comme les Buddléias, les Peupliers américains, les Cotoneaster.
Nos 3 brouettes d’outils sont promptement déchargées. En route pour l’espace macadamisé proche des petits fours à chaux ! Brève explication de leur fonctionnement, ensuite tout le monde s’attaque à la haute « haie » de Buddléias qui jouxte la ligne sncb …
La motivation et la belle énergie des jeunes et leurs accompagnatrices sont plaisir à voir ! Les Buddléias tombent à toute vitesse sous les coups des ébrancheurs, et vivement entassés tout au bout de l’espace, sur les anciennes branches déjà grises. Il faudra les brûler prochainement pour éviter que leurs millions de graines ne se répandent tout autour …
JP photographie la belle équipe devant le tas-trophée, puis bien installée parmi les branches
La matinée passe très vite … après la pause déjeuner, on décide de ralentir un peu le rythme …
Petite incursion dans un des grands fours à chaux, les jeunes admirent l’impressionnante haute cuve, à présent colonisée par quelques fougères, traversée sur le passage surélevé de la grande mare temporaire hélas complètement à sec …
Les brouettes empruntent le sentier qui monte à la carrière nord, c’est sportif ! On va admirer le grand escalier construit avec l’aide de précédentes équipes Solidarité et baptisé « sentier Indiana Jones » … et on s’en va donner un dernier coup de collier pour dégager le mince sentier qui conduit au pied du futur observatoire. La vue panoramique depuis la crête rocheuse impressionne les jeunes … certains la prennent en photo avec leurs smartphones.
Le sentier est promptement élargi, à coups d’ébrancheurs et de pioche : une des jeunes réussit, avec une belle énergie, à éclater une souche sur laquelle on risque de buter !
Dos et bras en ont fait assez pour aujourd’hui … nous redescendons les brouettes jusqu’à l’esplanade la plus proche où a lieu le débriefing de la journée. Positif dans l’ensemble, même si la majorité des jeunes ne ferait pas ce type de boulot tous les jours … !
La camionnette repart sur le coup de 15h30, la plupart des jeunes devant prendre le bus pour rentrer chez eux.
Encore un tout grand merci à chacun.e pour cette tonique et sympathique journée !
C’est Jean-Pierre D qui le premier a aperçu la grosse sphère accrochée en haut d’un saule, en face du bel oiseau de paradis tagué sur un béton qui retenait autrefois un stock de « petits cailloux », au temps de la carrière.
Que faire ? Le SPW n’a pas de solution rapide. Les pompiers, débordés, interviennent en urgence uniquement si le nid est proche d’une habitation. Vincent Swinnen (Natagora) suggère de contacter une société privée, spécialisée dans ce type d’opération et nous donne quelques noms, dont Solu Guêpes et deux autres sociétés actives dans la région de Charleroi.
Une dame qui fréquente régulièrement la Réserve me signale il y a deux jours que le nid est très actif … il n’y a pas de temps à perdre. Aucune solution rapide du côté de la DNF, ni de la Ville, qui me conseille également de faire appel à une société privée.
Pas d’hésitation, je contacte Solu Guêpes (soluguepes.be – soluguepes@gmail.com – 0479/103263) qui me propose de venir s’occuper du nid ce dimanche … ouf ! Et pour un prix démocratique !
Solu Guêpes est sur place à 9h45. Le nid n’est pas trop haut, la perche suffira pour y injecter à plusieurs endroits une bonne dose de perméthrine, un insecticide dérivé du pyrèthre. Le nid semble inactif ce matin. Bizarre, seul un frelon s’en échappe sous l’effet du produit. Le gars me dit que d’habitude c’est le sauve-qui-peut, les insectes affolés s’en vont dans tous les sens.
Un trou béant dans le bas du nid nous fait émettre l’hypothèse qu’un prédateur est passé par là, sans doute la Bondrée apivore, un rapace présent sur le site – nous avons déjà eu l’occasion d’entendre ses « pleeelu » aigus – Voilà une manière très naturelle de se débarrasser de cet invasif qui s’attaque aux autres insectes, en particulier les Hyménoptères mais aussi les Syrphidés.
En m’informant plus avant j’apprends que les Mésanges elles aussi contribuent à lutter contre ce fléau en s’introduisant par les ouvertures des nids pour y prélever les larves. Elles ne s’attaquent cependant pas aux adultes …
Nous restons un bon moment à observer le nid, rien ne se passe … le monsieur me conseille de le surveiller, surtout vers la fin de la semaine prochaine, et de ne pas hésiter à le recontacter, son intervention étant garantie (ce qui n’est pas courant dans le métier …).
Bien qu’il travaille depuis 6 ans à lutter contre les Hyménoptères envahissant, il admire leur talent d’ingénieurs construisant des spirales d’alvéoles hexagonales, esthétiques et fonctionnelles, il me montre l’intérieur d’une sphère décrochée cette semaine chez un particulier. Les photos sont éloquentes !
Restons donc vigilants … toutes les observations sont les bienvenues !!!
Relevés réalisés les 7 mai, 26 juin et 30 juillet 2022
Notre rendez-vous de ce samedi était le dernier des 3 relevés de ces Coléoptères aux longues antennes pour la plupart, d’où le nom de leur groupe.
Ces insectes, de la famille des Cerambycidae, sont les acteurs majeurs d’un processus essentiel et complexe, la « saproxylation », c’est à dire qu’ils participent au processus de dégradation du bois mort (ou mourant). Ce sont d’excellents bio-indicateurs, témoins de la qualité du fonctionnement d’un écosystème. Nous participions ainsi à un recensement organisé par Natagora dans leurs Réserves Naturelles.
Principal outil d’identification : la brochure « LES LONGICORNES » de Sébastien Renson (CNB).
Le 7/05 nous en avons repéré 3 espèces :
Grammoptera ruficornis = le Grammoptère à antennes rousses
Tetrops praestus = le Tétrops brûlé
Agapanthia cardui = l’Agapanthie du chardon
Le 26/06 nous avons eu le plaisir d’en découvrir 7 espèces !
Agapanthia violacea = l’Agapanthie violette
Opsilia coerulescens = la Phytoécie bleuätre
Agapanthia cardui = l’Agapanthie du chardon (cf le 7/05)
Stenurella melanura = la Lepture à suture noire
Paracorymbia fulva = la Lepture fauve
Rutpela maculata = la Lepture tachetée
Tetrops praestus = le Tétrops brûlé (cf le 7/05)
Le 30/07 … malgré tous nos efforts, aucun Longicorne observé. La sécheresse en cause ?
D’autres insectes par contre se sont laissé capturer dans nos filets ou parapluie « japonais » (à toile blanche pour bien les détecter).
Parmi ceux-ci :
un joli Elaphrus cupreus (Elaphre cuivré), le 7/05, petit Carabidé moucheté
Heliophanus : une mignonne araignée brillante à 9 points déprimés dans l’abdomen, une ligne verdâtre entre thorax et abdomen.
Stenoria analis : un photogénique Coléoptère de la famille des Méloïdés, à l’abdomen d’un orange vif
Ectophasia crassipennis : une très très jolie « mouche » (si si !) aux grands yeux fauves …
De nombreuses Punaises (vrais petits bijoux), des Oedémères, des Cercopes, Taupins, … et papillons (Azurés, Cuivrés, Demi-deuil, …).
Deux galles intéressantes aussi :
Diplolepis eglanteriae, petite sphère rougeâtre sur feuille d’Eglantier.
Andricus foecundatrix, en forme de mini pomme de pin, sur rameau de Chêne.
Près des points d’eau persistants : quelques Alytes accoucheurs tapis à l’ombre sous abri et un peu plus loin, un sonore ballet plongeant de grenouilles vertes … plouf, plouf et replouf.
Un « bruit rafraichissant » à la fin d’une journée de prospection chaude et sèche !
Les photos de nos découvertes se trouvent surobservations.be. Dans l’onglet Explorer – Sites : tapez Brun Chêne et cliquez sur Brun Chêne (réserve naturelle). Ensuite, dans l’onglet Photos, indiquez successivement une des 3 dates des relevés : 2022-05-07 / 2022–06-26 / 2022-07-30.
Un tout grand merci à Guillaume, Julien, François, Andrée, Bernadette et Philippe G. pour le joli boulot de détection, de photographie et d’encodage sur observations.be de toutes ces petites merveilles de la nature !