On s’est donné rendez-vous sous le viaduc du R3, devant le talus bordant la Réserve. Ils sont tip-top à l’heure : Coraline, qui participe régulièrement aux gestions, et Matteo venu de Bruxelles, tous deux actifs chez Plecotus, pôle « chauve-souris » de Natagora :
La météo est grise, plutôt froide mais sèche … nous prenons sans tarder la direction des fours à chaux qui jouxtent un des versants de l’ancienne carrière des Haies Germaines.
Les deux hautes et profondes arches de briques disjointes offrent de belles possibilités de refuge pour les petites espèces de chauve-souris. La patience des deux chercheurs est récompensée par la présence de petits Murins, d’une Pipistrelle et même d’un Oreillard, bien calé entre deux briques.
Munis d’un casque à lampe frontale et d’une torche électrique, Coraline et Matteo repèrent les petits hibernants sans les déranger. Le flash des appareils photos, trop violent, est cependant à éviter.
Nous prenons ensuite le chemin de la Réserve. Bref arrêt sous les arches des petits fours à chaux. En partie remblayées, elles n’offrent sans doute pas assez de hauteur ni de profondeur pour servir de refuge hivernal aux petits mammifères ailés.
Par contre l’ancien « bunker » où étaient stockés les explosifs de la carrière se révèle riche en découvertes : les briques creuses installées par Natagora il y a quelques années abritent une huitaine de Murins ! L’un deux dort contre le béton, suspendu à une anfractuosité du plafond …
Je laisse Coraline et Matteo explorer les grands fours à chaux qui nécessitent des talents de spéléologues et une prudence de sioux ! Ils y découvriront aussi quelques petits squatteurs (surtout des Pipistrelles) la plupart pelotonnés dans des anfractuosités, ainsi que quelques papillons, attendant des jours meilleurs (voir les photos).
Au total ils auront relevé 37 individus (25 Murins, 1 Oreillard, 11 Pipistrelles), soit 19 de plus que l’an dernier – Coraline en avait alors repéré 18.
Voilà qui est encourageant … Le patrimoine industriel de nos vieilles carrières offre donc un refuge intéressant aux petites mangeuses d’insectes !
Pour en savoir plus sur ces étonnants petits êtres :
Eveline KIEVITS
Co-conservateur